Car la nature ne produit pas de déchets…

Publié le 25 août 2020

Que vous soyez plutôt hors-sol ou les pieds sur terre, question compost les deux sont possibles, et même en ville ! Du compostage en jardin et bac traditionnel au lombricompostage, l’heure est à la gestion raisonnée des déchets verts dans les grands centres urbains. Si certaines communes n’ont pas encore pris leurs responsabilités sur ce tournant fondamental, d’ici 2023 tout devrait aller dans le bon sens car la pratique deviendra obligatoire.

A ce jour, un tiers de nos déchets sont des bio-déchets. Si installer un bac de tri nécessite une autre logistique en ville qu’à la campagne, il s’avère qu’à force de bons exemples et de transmission, les collectivités font peu à peu le choix de la transition. Chacun devrait y trouver son bonheur car les communes feront des économies et permettront aux habitants de se rencontrer autour d’un projet commun et responsable.

Le premier compost collectif en pied d’immeuble fut installé à Paris, dans le 12ème arrondissement en 2008. Jean-Jacques Fasquel qui en est l’initiateur fut un peu le lanceur d’alerte sur la nécessité de mieux gérer nos déchets à l’échelle d’un quartier, d’un immeuble ou encore d’un collège… Pour donner corps à son projet, il a embarqué le bailleur social de son logement, quelques voisins, et la mairie. Aujourd’hui ce sont 80 foyers de sa résidence qui apportent régulièrement leurs épluchures dans les 9 bacs à compost prévus à cet effet.

Depuis 2008, l’idée a essaimé, et Jean-Jacques Fasquel fait désormais partie de l’équipe des maître-composteurs qui accompagnent quelques 500 groupes d’habitants sur la capitale. Le calcul sur les économies d’énergie générées et de pollution comparé au transport des bio-déchets en camion et à leur incinération peut facilement donner le tournis à qui s’y risquerait. Et continuer à brûler les bio déchets ou à les enfouir sont autant d’inepties dont il faut se défaire. En imaginant de telles pratiques à plus grande échelle et sur de multiples territoires, les politiques publiques préventives pourraient avoir un rôle fondamental. Plusieurs villes ont déjà mis en place un système de collecte des bio-déchets à la source. Les résultats sur ces villes pionnières sont encourageants et on constate qu’il est possible de récolter jusqu’à 63kg de déchets organiques par habitant et par an*. Réunies grâce au réseau Compost Plus, les villes déjà engagées sur ce terrain échangent les bonnes pratiques, échangent et partagent leurs expériences. 2023 est pour elles déjà aujourd’hui, et pour nous ?

Mais revenons à nos pratiques plus individuelles, quoique réellement efficaces si elles deviennent collectives. Prenons un peu d’avance, et voyons quels sont les gestes de demain.
Pour un compost en extérieur, digne de ce nom, la recette est simple. Il suffit de trouver le bon équilibre entre les matières : en ajoutant régulièrement ses épluchures on permet de conserver le taux d’humidité nécessaire. Les feuilles d’automne conservées dans un coin de la cour, la tonte séchée ou mieux le bois broyé, serviront à recouvrir la première couche de compost et à créer un bon équilibre entre les matières. Voici venu le moment de mettre la main à la pâte et de brasser pour oxygéner et homogénéiser l’ensemble. Hum… sentez moi cela ! Alors quand en fermant les yeux vous avez le sentiment d’être en sous-bois, et que les quelques vers de terre se font moins visibles, c’est que le tour est joué. Si on ne dispose pas de jardin, un lombricomposteur peut faire l’affaire. A installer sur un balcon, ou directement en intérieur (les vers n’aiment pas le gel, un petit peu de confort autour des 20°C leur convient parfaitement), cette technique est inodore. Se délectent de vos restes, ils aèrent de leurs déplacements incessants le compost qui s’oxygène. Que vous ayez choisi l’une ou l’autre méthode, vient le moment d’en extraire le meilleur pour un cycle vertueux. Le déchet, qui porte mal son nom, a pris le temps de redevenir une matière riche et féconde. Liquide pour le lombricompostage, il devra être dilué ou mélangé à la terre, une matière première idéale pour un jardin intérieur digne d’une jungle ! Pour un compost plus classique, l’idéal est de le tamiser, puis de le mélanger à la terre du jardin.

NB : Pour ceux qui ont encore un doute, il est possible de jeter les peaux d’agrumes, mais comme un bon déchet reste celui qu’on ne produit pas, il serait dommage de passer à côté d’orangettes maison (enrobées de chocolat bien-sûr !) … Et oui, faire son compost, c’est avant tout réfléchir à ce qu’on y met, et ainsi penser à son alimentation en pleine conscience. Le compost est une manière de considérer le vivant dans sa globalité.

* Etude menée par l’ADEME

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