Publié le 07 mars 2019
Au moment d’inscrire votre enfant dans son nouvel établissement, vous posez des questions sur le projet pédagogique? Faites de même pour la demie pension...
C’est la rentrée et la famille Michelet s’apprête à vivre une véritable révolution. Aline, la maman, reprend un emploi après 8 ans de congé parental et toute la petite famille, Quentin, 11 ans, Camille, 8 ans et Maëlle, 3 ans va désormais manger à la cantine.
Les parents sont un peu stressés car ils gardent de bien mauvais souvenirs de leurs cantines respectives. Alors comment faire pour que tout se passe bien, que les enfants mangent correctement et ressortent contents et rassasiés ? Pas forcément facile si l’on sait que 28,4% des enfants du primaire et 52,2% du secondaire affirment selon une enquête réalisée en septembre 2009 par le CLCV (Consommation Logement et Cadre de Vie) qu’ils sortent de table en ayant encore faim. Dans tous les cas, il faut essayer de garder la tête froide, de rester objectif et pourquoi pas de regarder de près ce qui se trame dans les cantines. Voici quelques conseils pour y parvenir.
Au moment d’inscrire votre enfant dans son nouvel établissement scolaire, vous posez des questions sur le projet pédagogique, l’équipe éducative ? Faites de même pour la demie pension. Auto gestion ou gestion concédée ? Préparation des repas sur place ou en cuisine centrale ? Communication des menus ? Self ou service à table ? Horaires du déjeuner ? Temps consacré au déjeuner ? Actions mises en place sur l’éducation nutritionnelle ? Pour les plus jeunes, organisation de l’encadrement ? Formation de l’encadrement ? Consignes pour faire goûter les enfants ? Etc. Autant de questions qui vous permettront déjà de savoir dans quelles conditions votre enfant va être accueilli.
Les responsabilités
En maternelle et dans le primaire, la restauration scolaire est à la charge des municipalités, mais proposer un service de restauration scolaire n’est pas une obligation pour elles. Dans les collèges et les lycées, cette responsabilité incombe aux chefs d’établissement sous l’égide de leur collectivité de tutelle, respectivement le département et la région. Dans le privé, ce sont les chefs d’établissement qui assurent cette responsabilité.
La préparation des repas
Le responsable de l’établissement scolaire a le choix entre 2 systèmes de fonctionnement : soit il confie la confection des repas à une structure interne, il s’agit de la restauration collective en autogestion, soit il la délègue à une société de restauration collective qui intervient comme un prestataire extérieur : il s’agit de la restauration collective concédée. Selon le contrat, ces sociétés fournissent les repas, la main d’œuvre, un savoir faire, une image de marque. Les repas peuvent être préparés sur place ou dans une cuisine centrale qui prépare des repas pour plusieurs établissements. Dans ce second cas, les plats sont transportés vers le lieu de distribution soit en liaison chaude (maintien au chaud de l’élaboration à la distribution) ou en liaison froide (refroidissement rapide après élaboration, puis remise en température au moment du service).
Pour faire honneur au repas, il faut avoir faim. Une évidence me direz-vous ! Mais un enfant de 8 ans qui a mangé un pain au chocolat à la récréation de 10 heures a peu de chance d’avoir faim à 11h45 s’il mange au premier service. Et la spirale infernale s’enclenche : il mange peu au déjeuner et arrivé 16h30, il meurt de faim, se rue sur un goûter magistral qu’on n’a pas le cœur à refuser et le soir rebelote, il chipote sur le dîner. Alors, si vous tenez à lui donner un goûter pour la récréation (cela n’a aucun caractère obligatoire, mais plutôt culturel), optez pour un fruit frais facile à manger, quelques fruits secs, 2 biscuits secs ou un petit morceau de chocolat noir.
Faites le lien avec la cantine : accrochez les menus sur le frigo, regardez avec votre enfant ce qu’il va manger le lendemain, expliquez-lui les termes culinaires qu’il ne comprend pas. Adaptez le repas du soir en fonction du menu du midi en terme d’équilibre nutritionnel et de goût. Et le soir, discutez avec lui pour évaluer sa satisfaction, repérez ce qui lui a plu, proposez de refaire un jour le plat préparé à la cantine, repérez aussi ses insatisfactions pour pouvoir les accompagner.
Votre enfant vous dit que c’est dégueulasse, qu’il ne veut plus manger à la cantine, qu’il a encore faim ? Gardez la tête froide et essayez d’analyser la situation aussi objectivement que possible, ne prenez pas tout de suite son parti, discutez avec lui : est-ce ponctuel ? À cause d’un plat qu’il n’a pas aimé ? Est-ce parce que la préparation ne lui convenait pas ? Essayez de trouver la cause. Tenez compte également du caractère de votre enfant. S’il est difficile à la maison, il y a peu de chance qu’il ne le soit pas à la cantine, par contre si c’est un enfant qui mange de tout sans rechigner et qu’il se plaint de la cantine, ayez une oreille attentive. Allez vous faire votre opinion par vous même, demandez à manger à la cantine, si vous payez le prix du repas et prévenez à l’avance, cela doit être dans le domaine du possible. Parlez-en également avec d’autres parents pour connaître leur avis et le cas échéant regroupez-vous, adressez-vous aux parents délégués ou aux associations de parents d’élèves et demandez à rencontrer le responsable.
Le Grenelle de l’environnement prévoyait 20% de produits bio dans les cantines en 2012, alors qu’en septembre 2010, le taux ne s’élevait qu’à 2%. Mais le bio peut être l’arbre qui cache la forêt. Si globalement la qualité des repas laisse à désirer, ce n’est pas le repas bio de la semaine ou du mois qui va sauver la mise. Alors oui au bio, mais battez-vous d’abord pour la qualité globale des repas, pour des produits locaux de qualité, une bonne pomme des coteaux du lyonnais, du Pilat ou de Savoie cueillie à maturité plutôt qu’une pomme bio qui vient de l’autre côté de la planète. Si tout cela est acquis, alors oui, passez à l’étape suivante et battez-vous pour plus de bio.
Si vous avez un peu de temps, investissez-vous activement : participez à la commission menus ou créez-en une, faites des propositions, apportez des critiques constructives, sollicitez les autres parents et les enfants pour essayer de faire évoluer les choses et d’améliorer globalement le service de restauration scolaire.
La circulaire du 25 juin 2001, adressée aux chefs d’établissement et aux gestionnaires de la restauration scolaire donnent des consignes précises, non seulement sur la composition des repas et sur les apports nutritionnels, mais aussi sur l’environnement de la cantine et le fonctionnement général de celle-ci :
– La qualité de l’environnement (locaux, mobilier, nuisances sonores) est essentielle dans une organisation de qualité.
– Le temps du repas doit être d’une demi-heure minimum et ne doit pas comporter l’attente éventuelle.
– Les emplois du temps doivent en tenir compte.
– Les enfants qui ont un petit appétit ne doivent pas être forcés et ceux qui ont envie de manger plus doivent pouvoir bénéficier d’un supplément.
– Il importe que les repas proposés, tout en répondant aux recommandations nutritionnelles, conviennent aux élèves et soient effectivement consommés.
– Il serait souhaitable d’organiser des animations autour de l’alimentation (patrimoine culinaire, vocabulaire des saveurs, secrets de fabrication, etc.).
En matière de nutrition, la restauration scolaire, comme l’ensemble de la restauration collective, fait actuellement l’objet de recommandations émanant du Groupe d’études des marchés de restauration collective et de nutrition ( GEM RCN). Celui-ci :
– Donne des objectifs nutritionnels : augmenter la consommation de fruits, de légumes et de féculents, diminuer les apports de matières grasses et rééquilibrer la consommation des acides gras, diminuer la consommation de glucides simples ajoutés, augmenter les apports en fer, augmenter les apports en calcium
– Donne des informations en terme de structure et de composition des repas
– Donne des recommandations pour l’élaboration des repas, en particulier quant aux fréquences de consommation pour 20 repas successifs et aux grammages recommandés (exemple : 10 crudités de légumes ou de fruits avec au moins 50% de fruits ou légumes sur 20 entrées).
La loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche (LMAP) adoptée en juillet 2010 prévoit une application obligatoire de ces recommandations en restauration scolaire et universitaire.
La cantine n’est pas forcément synonyme d’enfer pour votre enfant. Soyez simplement attentifs à son comportement pour pouvoir réagir rapidement le cas échéant. Mais vous verrez, tout se passera bien.
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