Un projet local et audacieux
Dans le 8ème arrondissement de Lyon, Benjamin et Yohan ont relevé un défi audacieux : transformer un parking abandonné de 1600 m² en une champignonnière urbaine.

Depuis avril 2023, la Tanière des Gones produit des champignons bio en plein cœur de la ville, avec une priorité donnée sur la fraîcheur et le local. Les champignons y sont récoltés tous les jours ! Pas de transport ou presque avant d’atterrir dans les paniers de nos clients : ce produit fragile garde alors un goût et une texture uniques.
Cultiver des champignons : un art maîtrisé
À la Tanière des Gones, on cultive trois variétés de champignons : les champignons de Paris, les pleurotes et les shiitakés. Ces champignons sont cultivés dans des conditions soigneusement contrôlées pour garantir saveur et texture, Benjamin et Yohan ont su maîtriser l’art de cette production. Les points d’honneur du duo : une bonne à respecter sont d’abord les bons nutriments, mais aussi les conditions des salles de culture (de la lumière 8h par jour, de la fraîcheur, et une humidité ainsi que des températures précises).

À savoir : les champignons poussent grâce au mycélium, qui est comme leurs racines. Ce mycélium se compose de fins filaments appelés hyphes, qui, quand il se développe, fait pousser le champignon. Pour les champignons de Paris, ce mycélium se développe dans un substrat de paille et de compost, sous une humidité de 85 % et une température de 18°C.
C’est étonnant car ce sont les plus communs, mais les champignons de Paris sont les plus délicats à cultiver : ils sont très sensibles aux bactéries et nécessitent une attention quotidienne et des normes d’hygiène très strictes, avec un renouvellement des salles régulier.

Pour les pleurotes et les shiitakés, le mycélium est injecté dans des bottes, et il faudra ensuite 24 à 48h pour l’incubation des champignons :
- Pour les pleurotes, il s’agit de bottes de paille et de copeaux de bois (peuplier ou hêtre) sous une humidité de 85% et une température de 18°C.
- Pour les shiitakés, ce sont des bottes d’amas de fibre de chêne et de hêtre, avec 95% d’humidité et environ 22°C dans la salle. Le but est de recréer leur milieu naturel forestier : ces conditions de culture sont primordiales pour obtenir des champignons bons, colorés, et charnus.
Plus qu’une champignonnière, des enjeux importants
Ce projet fou n’est pas qu’une histoire de parking, il rebat les cartes de la culture traditionnelle et appuie sur le champignon écologiquement, socialement et économiquement :
- Plus que des champignonnistes, Benjamin et Yohan sont des acteurs de leur économie locale. En plus de partenaires comme nous pouvons l’être en tant que Potager City, le duo fournit aussi certains restaurants de la capitale des gones et contribue à mettre de l’ultra-local dans l’assiette des lyonnais.
- Au delà d’être originale et de bousculer les codes traditionnels de culture, la champignonnière se met au vert. Chez la Tanière des Gones, le faible impact environnemental des barquettes de champignons est fondamental. Le concept parle de lui-même : ils ont préféré transformer et réhabiliter plutôt que de construire. Ou comment l’upcycling s’invite dans les parkings. S’ajoutent à la prouesse : des panneaux isolants, de la lumière à basse consommation, et la réduction voir l’inexistence de transport de livraison.
- Les champignons de Paris… fédèrent les lyonnais ! L’anecdote nous a fait sourire et vient finalement se faire le symbole de la Tanière des Gones : l’équipe fait très régulièrement des dons de champignons aux voisins. Pas seulement des barquettes qui doivent aussitôt terminer en poêlées, ce sont surtout des liens qui se créent, un quartier qui vit, et un monde agricole tout neuf qui tend la main à la ville.