Grémévillers (60)
Dès les débuts du bio il y a plus de 40 ans, lorsqu’il n’était encore qu’une voie en marge des méthodes de production conventionnelles intensives alors à leur apogée, l’exploitation de maraîchage bio de la famille Dreumont à Grémévillers proposait déjà sa production à la vente.
L’aventure a précisément commencé en 1977, lorsque François, fils d’un couple d’éleveurs laitiers, décide de débuter une production en maraîchage bio avec son épouse Rosine. Ils commencent leur production avec seulement un hectare. Cette dernière atteindra cinq hectares en 2007, lorsque Stéphane, rejoint son père.
Ensuite, en 2015, Stéphane et son épouse Pauline, rencontrée sur les marchés où elle travaillait pendant ses études de sociologie, reprennent officiellement la SCEA de la Route de Picardie. L’exploitation s’étend aujourd’hui sur 140 hectares dont 100 consacrés à la production maraîchère, avec près de deux hectares de serres équipées de systèmes d’arrosage automatique. « Nous produisons environ une quarantaine de légumes différents sur l’année, en fonction des saisons », explique Pauline. Avec pour l’instant dix salariés en CDI et jusqu’à une vingtaine de saisonniers logés sur place, c’est désormais une véritable entreprise que gère le couple de trentenaires.
Le couple n’a pas cessé d’investir ces dernières années : deux bâtiments d’une surface globale de 3 600 m² ont été construits entre 2015 et 2019 pour l’administration mais surtout le stockage, lavage, calibrage et le conditionnement des légumes avant leur expédition. Car l’essentiel de la production est désormais vendu à des magasins biologiques situés dans un rayon de 150 kilomètres, à des marchés d’intérêt national comme Rungis et même à la restauration collective comme, par exemple, le collège de Formerie.
Depuis quelques années, le couple a également mis en place un drive fermier comptant plus d’une centaine de casiers de légumes réapprovisionnés plusieurs fois par jour. Une offre locale qui permet aux consommateurs d’avoir accès à des produits de qualité et d’une fraîcheur incomparable à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
En plus de savoir produire des fruits et légumes, le couple sait comment distribuer sa production.
“Chaque légume est un métier, il faut connaître son cycle, ses spécificités, ses besoins pour offrir aux consommateurs un légume aussi beau que bon.”
Dans cette exploitation, rien ne se perd. Les différents circuits de distribution permettent de ne rien gaspiller car ils offrent à chaque produit un circuit de distribution en local. Les fruits et légumes moins jolis seront revalorisés chez les industriels pour la découpe et transformés en plats comme par exemple le céleri qui deviendra du céleri rémoulade. D’autres partiront dans les cuisines collectives de la région ou seront vendus à des distributeurs exigeants tels que Potager City. Du fait de la maturité (à point) et de la fraîcheur de leur production, Pauline et Stéphane ne peuvent travailler qu’avec des distributeurs qui acheminent localement et rapidement. Acheter local c’est pour le consommateur l’assurance d’acheter un produit frais tout juste cueilli, et pour les producteurs l’opportunité de pertes de production minimes.