Dans les pommes et poires de Jean-Luc

La Motte-Servolex (73)

Le travail de Jean-Luc pour des fruits toujours plus savoureux passe principalement par la lutte biologique et l'utilisation d’organismes vivants pour réduire les dégâts produits par les ravageurs. Voici quelques petits secrets de production pour savoir tout (ou presque!) sur ses pommes et poires de qualité et l’agriculture d’aujourd’hui.

Bonjour Jean-Luc ! Pour commencer, racontez-nous un peu votre histoire.

Notre exploitation familiale s’est orientée dans l’arboriculture dans les années 70. Je m’y suis installé en 1982 pour y rejoindre mon père et mon frère, déjà associés. Notre exploitation comporte actuellement 15 d’hectares de vergers. Nous cultivons de nombreuses variétés de pommes et de poires afin d’offrir toujours plus de saveurs différentes à nos clients. L’objectif est également d’étaler la période de production et de vente tout au long de l’année. Les fruits de notre exploitation sont exclusivement commercialisés par la Coopérative du Tremblay qui regroupe aujourd’hui 30 producteurs, dont je suis le président.

Parlons qualité et agriculture raisonnée !

Pour commencer, les pommes et poires que je produis suivent le cahier des charges de l’IGP Pommes et Poires de Savoie (Indication Géographique Protégée), signe de qualité européen. Je limite considérablement les intrants de produits phytosanitaires en utilisant des luttes alternatives et 50% de mes interventions sont avec des produits BIO. Je fais beaucoup de lutte alternative, je pulvérise de l’argile sur les arbres au printemps, cela empêche les insectes de pondre, tels les pucerons et les psylles. L’argile forme une barrière mécanique naturelle. Je fais aussi de la confusion sexuelle pour lutter contre le carpocapse (ver de la pomme et de la poire). Pour cela j’utilise des petits contenants répartis dans le verger qui diffusent des phéromones. Leur odeur synthétisée ressemble à celle émise par le papillon femelle pour attirer les mâles lors de la reproduction. Cette odeur ainsi répartie dans toute la plantation désoriente les mâles et les empêche de retrouver les femelles, ce qui diminue la population de carpocapses. Je fais également des lâchers de typhlodromes, qui se nourrissent des œufs d’araignées rouges, et d’antochoris, qui mangent les œufs de psylles. Toutes ces techniques entraînent des choix sur l’emploi de produits phytosanitaires afin de ne pas détruire cette faune auxiliaire. Je réfléchis beaucoup au désherbage mécanique pour le substituer aux herbicides. Je prévois aussi de planter davantage de variétés résistantes à la tavelure, un champignon parasite qui occasionne beaucoup de traitements sur les pommes. En plantant des variétés comme la Crimson Crisp ou l’Opale, nous espérons limiter nos apports d’intrants.

Qu’est-ce qui a changé dans vos méthodes d’aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je me base beaucoup sur l’observation avant d’agir et de traiter systématiquement. Je compare, je compte les parasites et les auxiliaires en faisant des frappages dans le verger, puis, en fonction de l’observation, je décide d’attendre pour voir si les auxilliaires sont suffisamment présents. Si tel n’est pas le cas et que le seuil des dégâts est déjà dépassé, j’interviens avec un traitement  phytosanitaire.

Dans la démarche intégrée (ou raisonnée) l’enjeu environnemental est primordial et l’objectif est de limiter les traitements. Auparavant, nous traitions systématiquement pour n’avoir aucun déchet. Aujourd’hui nous acceptons d’avoir 2 à 5% de fruits touchés (donc non commercialisables tels quels) si cela nous évite d’employer des produits chimiques. Nous transformons ces fruits touchés en jus de fruit, compotes, confitures, que nous pouvons valoriser grâce à la vente directe.

Il faut savoir que 90% de nos traitements sont réalisés au printemps et ce jusqu’à fin juin. De juillet à octobre il n’y a presque pas de traitements, notre objectif étant : zéro résidu lors de la récolte.

Et alors, comment cueillez-vous vos fruits ?

Pour obtenir des fruits de qualité, une seule technique est possible : la récolte manuelle. Sur notre exploitation, nous utilisons des plateformes automotrices pour cueillir. Les fruits sont à portée de mains et déposés délicatement directement dans des caisses, posées sur la machine. Les caisses sont empilées sur une palette, directement posée sur la plateforme. Ainsi elles ne sont pas posées au sol, et donc protégées de toute souillure qui pourrait nuire à la bonne conservation des fruits. Cet équipement nous permet de cueillir dans de très bonnes conditions entre 150 et 200 kg de fruits par cueilleur et par heure.

Pourriez vous décrire votre métier en quelques mots ?

Ce que j’aime vraiment et ce qui caractérise mon métier, c’est la polyvalence. En tant que producteur, mes activités sont très diversifiées. Je travaille beaucoup dehors, je bouge, j’ai la possibilité de travailler avec de nombreuses personnes différentes et la commercialisation me permet d’aller le plus loin possible dans la chaîne alimentaire.

Comment voyez-vous l’avenir de votre activité ?

Mon objectif est vraiment de pérenniser l’exploitation et la coopérative et continuer à produire des fruits de qualité. J’aimerais bien aller un peu plus vers le bio et adapter le verger en fonction de la production. J’ai un projet de mise en place d’une station météorologique au milieu de nos vergers. Grâce à cette station, j’aurai des informations précises et en temps réel pour pouvoir prévoir la venue des maladies en fonction de l’humidité. Je pourrai ainsi optimiser au maximum la lutte phytosanitaire et éviter tout traitement inutile. Tout ceci avec pour objectif des récoltes saines et de qualité.

Un produit préféré ?

La pomme ! J’ai eu un véritable coup de cœur pour l’Elstar et l’Opale. Elles sont croquantes, juteuses et un peu acidulées, juste sucrées à souhait. Les deux sont à croquer tout simplement pour profiter au maximum de leurs saveurs ! Côté recette de poires j’ai un faible pour les poires pochées au vin rouge. Pour les pommes, je raffole de la tarte tatin avec une boule de glace vanille. Un classique ! Les pommes au four sont aussi une valeur sûre, avec un peu de miel ou nature.

Une valeur importante à vos yeux à partager ?

La production de qualité à tous les niveaux, que ce soit gustatif ou environnemental. Nous sommes nous aussi des consommateurs soucieux de ce que nous mangeons, nous voulons donc le meilleur pour nos clients. Notre but : faire le maximum pour donner à nos enfants et petits enfants des produits de qualité.

Merci Jean-Luc pour vos réponses ! On court vite déguster ces petits fruits de qualité !

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