Publié le 17 juin 2020
L’association s’est donnée comme mission deux objectifs principaux la valorisation et la mise en avant de l’agriculture durable ainsi que la sensibilisation et l’accompagnement à une agriculture de qualité de l’autre.
On imagine souvent le mouvement Slow food comme un produit 100% italien, pourtant l’association internationale est en réalité née à Paris en 1989 à l’Opéra-Comique où plusieurs pays signèrent le Manifeste de Slow Food afin de défendre le droit au plaisir de la table et s’opposer à la fast life symbolisée par l’alimentation industrielle.
Si en France la démarche est restée intacte depuis sa création et que peu d’initiatives en découlent, l’Italie quant à elle, s’est totalement emparée depuis ces quinze dernières années de l’initiative au point de devenir un outil de valorisation majeur pour son patrimoine agricole, gastronomique et plus largement pour l’ensemble du Pays.
L’engouement du public italien et international pour les initiatives proposées par l’association démontre à quel point la question de l’alimentation a cristallisé ces dernières années des enjeux qui mobilisent autant la société civile que les politiques publiques.
Bien loin de l’image caricaturale d’un mouvement élitiste qui réduit Slow food à une idéologie s’opposant simplement au fast food ou encore à un regroupement de gastronomes très pointus, Slow food est en Italie (là où ce mouvement s’est enraciné depuis son démarrage), une ingénierie territoriale puissante recouvrant à l’ensemble des sphères qui entourent l’alimentation et la défense d’une alimentation « bonne, juste et équitable ».
L’association participe au maintien de l’agriculture durable et de l’alimentation de qualité dans les territoires européens. En quinze ans, elle est devenue un réseau technique élaboré au service du soutien de l’agriculture et de la production artisanale mais également sur un plan environnemental avec un travail de sensibilisation des publics et d’accompagnement des agriculteurs à une agriculture de qualité.
Le soutien que l’association Slow Food apporte aux producteurs se mesure d’abord en termes de promotion, de communication et de valorisation. L’association est devenue au cours des années 2000 un outil d’ingénierie performant au service de la promotion agroalimentaire des communautés membres. Dotée d’une maison d’édition et d’une maison de production, l’association contribue à créer de l’information non seulement sur ses animations mais aussi sur la saisonnalité des produits, la biodiversité et la consommation responsable. De plus, l’offre événementielle proposée par l’association permet aux producteurs labellisés Slow Food de se faire connaître localement et à l’international grâce à des salons organisés par l’association et à une publication active (brochures, guides, etc…).
En Italie, le réseau Slow food Italy est très soutenu par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales. Il est devenu un véritable laboratoire de recherche sur la valorisation des productions locales réunissant aussi bien les experts et les amateurs que les industriels et politiques.
Slow Food permet à des producteurs de rentrer dans une démarche de valorisation à l’échelle internationale et de bénéficier d’un réseau d’experts constitué d’agronomes, d’économistes, de journalistes, de restaurateurs, d’anthropologues, de distributeurs… Il existe 200 sentinelles à l’heure actuelle en Italie et 120 dans le reste du monde. Chaque membre des « convivia » est défini comme co-producteur : par ses choix et sa manière de manger, le consommateur participe au maintien de produits, de cultures et savoir-faire.
D’une petite association réunissant des passionnés de gastronomie et d’agriculture durable, l’association internationale a investi tous les domaines qui ont à voir de près ou de loin avec l’alimentation, l’agriculture et l’environnement.
Pour élargir encore d’avantage leur champs d’actions, deux fondations ont vu le jour en parallèle de l’association. En 2004 et 2005, sont nées la fondation Terra Madre et la fondation Slow Food pour la biodiversité afin de travailler sur les questions écologiques, sociales et politiques liées aux productions agricoles. Dans les deux cas, l’objectif est de mobiliser l’ensemble des acteurs de la gastronomie, de l’agriculture et de l’environnement. Des groupements de petits producteurs ou éleveurs d’un territoire jusqu’à des chefs d’entreprises, universitaires, jeune public, ONG et représentants des communautés locales, tous son mobilisés via des programmes et initiatives orientées sur les démarches de qualité et le développement durable.
De l’éloge de la bonne chair, le mouvement Slow Food s’est donc transformé en un mouvement de défense des productions de qualité qui s’intègre dans des démarches de développement durable, liées aux lieux, aux communautés locales et respectueuses de l’environnement. Le succès de Slow Food se mesure à sa diffusion internationale, mais aussi à l’ensemble des acteurs que l’association est parvenue à mobiliser autour de quelques principes fondateurs.
Combattant pour un autre modèle alimentaire, les membres de Slow Food entendent proposer un autre modèle de société. Dans leur dynamique, l’alimentation n’est « que le » produit final lié à des pratiques sociales et culturelles qui touchent aux paysages, à l’environnement et questionnent nos manières d’habiter le monde.
Pour Slow Food, les jardins sont des outils pédagogiques considérables pour sensibiliser les jeunes publics et le grand public à l’alimentation et à l’environnement. En effet, la transmission de ces connaissances liées à la culture alimentaire et à la protection de l’environnement est d’autant plus centrale auprès des jeunes publics. Le tout premier a été installé dans les années 1990 aux Etats-Unis, et de nombreux autres ont suivis : en périphérie des villes de 35 pays africains, 500 dans les jardins scolaires italiens et encore d’avantage.
En 2004, en Italie, par exemple, Slow Food Italy a lancé l’opération Orto in condotta (Potager en sentinelle) qui consiste en un programme de formation, en trois ans, au goût, à l’alimentation et à la production agroalimentaire à destination des enseignants, élèves et parents.
En effet, l’apprentissage et les connaissances du vivant s’acquièrent d’abord par l’éveil des cinq sens. Ainsi, mettre les mains dans la terre, sentir l’herbe coupée, entendre les champs des oiseaux, observer la vie se faire dans le jardin pour enfin goûter fièrement aux fruits et légumes que l’on a réussi à produire ! Il n’y a rien de mieux pour faire des futures générations des connaisseurs de la nature et consommateurs avertis.
Les jardins Slow Food sont cultivés de manière durable grâce par exemple à des méthodes naturelles de luttes contre les nuisibles, au compostage, à l’utilisation raisonnée de l’eau, à des variétés horticoles locales et anciennes.
Bien plus d’une association, Slow Food est un art de vivre !
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