Après les effluves sucrées, c’est la lumière qui nous frappe tant elle transperce les vitres de cette grande verrière à l’allure industrielle.
Ici, le calme règne dans les rangées de fraisiers où quelques cueilleurs s’affairent à sélectionner méticuleusement les fraises mûres à point et les placent toujours aussi délicatement, dans de petits contenants installés sur des chariots à roulettes.
Il faut aller vite et le faire avec soin car ces fruits prêts à être dégustés sont fragiles et exigeants. Une fois récoltés ils n’attendront pas plus d’une poignée d’heures avant d’être expédiés.
La récolte c’est maintenant ! : “pas avant, pas après !”, nous rappelle Claude avec un bon sens déconcertant. La culture de la fraise comme les autres petits fruits est extrêmement délicate. Encore davantage dans cette exploitation où un gros travail est fait pour délivrer un fruit mûr sur l’arbuste. Notre producteur va même jusqu’à orienter le goût des fraises pour obtenir des fruits plus ou moins sucrés, acidulés, ou parfumés grâce à une “conduite” fine de plantation, de la gestion de l’eau et de l’aération.
Dans cette quête de qualité, les variétés que Claude plante y sont également pour beaucoup : les traditionnelles “gariguettes” ou “cléry” ainsi que la murano ou la vivara ont été choisies pour leurs arômes et leur adaptabilité aux conditions locales et offrent une plage de production s’échelonnant de fin avril à fin août.
Dans les fraisiers, des nids !
Les seuls à venir perturber le calme et le rythme lent imposés par les gouttes d’eau sont les merles et autres oiseaux ayant choisi de venir s’installer dans les fraisiers. Ici et là en ce mois de mai, on observe les parents s’agiter autours des derniers oisillons sur le point de quitter le nid.
Alors que de longues et denses haies ornent la propriété, Claude se réjouit que les oiseaux choisissent de nicher dans les fraisiers : “Ça me rassure de les voir ici”, un grand sourire à la bouche.
Le vent, la chaleur et l’eau
Il faut juste d’assez d’eau, de soleil et de vent pour produire ce petit fruit rouge ! La qualité de la production réside dans la bonne gestion de ces paramètres. « Il en faut juste assez et au bon moment”, nous dit-il.
Pour l’eau, il y a le Rhône qui abonde une multitude de petits canaux quadrillant l’exploitation. Le soleil, il est bien présent tout au long de l’année mais attention ! Mieux vaut s’en méfier car associé à l’humidité, il peut être fatal aux fraises. Enfin, le vent, il est indispensable à la culture de ce fruit de la famille des rosacées car il permet une bonne ventilation des plants.