Découverte des arbres fruitiers de Bernard et Christophe

Depuis 1825, Bernard, Christophe et leur équipe produisent des pommes, poires et cerises de qualité grâce à leur passion du métier et à un savoir-faire ancestral.

La famille de Bernard produit ses fruits en Seine et Marne dans la ville d’Ussy depuis 1825. Cette exploitation familiale, aussi connue sous le nom des vergers de Mollien, lui vient de son père (qui lui vient elle-même de son père!)

Qui est-il ?

Bernard tient la boutique avec son épouse depuis 1976 en tant que dirigeant et travaille aujourd’hui avec son fils et sa belle-fille. Leur verger, c’est 22 hectares de poires, 8 hectares de pommes et 2 hectares de cerises. Ils sont 10 employés permanents et une ribambelle de saisonniers lors des périodes de récolte. La devise de la maison ? Tout le monde doit savoir tout faire !

Bernard s’est principalement orienté vers la poire par affinité mais aussi car sa production lui a toujours semblé plus facile. Paradoxalement, c’est un produit plus difficile, plus complexe à produire mais le terroir se prête bien à cette culture où l’exposition et la climatologie sont assurément mieux adaptés.

Le cycle d'un verger

Chez Bernard (et comme chez tous les autres !), le cycle commence par la taille. Tous les ans, des ouvriers viennent s’occuper des arbres de novembre à avril. La période entre avril et mai est assez délicate avec les gelées de printemps. Arrive ensuite l’éclaircissage. Cette méthode consiste à alléger la charge des arbres au volume qu’on leur a donné et au potentiel qu’ils ont. L’été arrive et Bernard entretient ses arbres par l’irrigation. Dès fin août, c’est le début de la cueille avec les saisonniers. Calibrage, conditionnement et vente animent toute la dernière période du cycle.

Chez eux, la récolte est la meilleure période pour vendre. Pourquoi ? Simplement parce que les fruits ne peuvent pas tous tenir dans les équipements et les producteurs ne peuvent être et à la foire et au moulin en même temps. Bernard tente de faire les deux et fait marcher encore plus de saisonniers que d’autres maisons qui attendent d’avoir fini de cueillir pour commencer à vendre. Bernard commercialise jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pommes, en général en mars-avril. Une double équipe est mise en place à cette même période : ceux qui taillent les arbres et ceux qui calibrent, conditionnent et expédient.

Plutôt bio ou agriculture raisonnée ?

Bernard peut se vanter d’avoir été pionnier de l’agriculture raisonnée dès ses débuts en utilisant des procédés toujours très réfléchis pour ses productions. C’est le cas de la confusion sexuelle qu’il utilise depuis plus de 30 ans afin d’éviter la reproduction de carpocapses (des papillons ravageurs). En quoi ça consiste ? Des sortes de scoubidous sont imprégnés de l’hormone femelle du papillon afin de créer un brouillard hormonal qui ne permet plus aux mâles de retrouver les femelles sauf fortuitement. Il a notamment aidé à réguler la lutte contre les araignées rouges. Bernard utilise selon lui tous les procédés bio pertinents. C’est le cas de l’argile. Bernard en pulvérise sur les arbres pour les faire passer pour de la roche. Grâce à cela, les insectes voient leur cycle perturbés et ne peuvent donc pas pondre leurs œufs sur les arbres ! C’est aussi le cas de l’irrigation : il pleut plus ou moins certaines années donc c’est un vrai travail d’observer et de mesurer la quantité d’eau nécessaire.

Ramasser des fruits chez Bernard.

Bernard a un système particulier pour ramasser ses pommes et ses poires. Les pommes sont mises dans des paloxes en bois (des boîtes de 400kg) baladées sur un petit train. Les employés cueillent les pommes à la main, les déposent dans les paloxes et avancent par rangée. Lorsque les paloxes sont pleins, le convoi est amené au hangar pour être vidé, et ainsi de suite ! Pour les poires, l’équipe a une solution qui lui est propre : une véritable caisserie avec des fibres de bois au fond qui fait le tour de la caisse. Celle-ci est posée sur une brouette avec 3 marches. Chaque travailleur a un équipement (brouette + caisses) distribué pour récolter les fruits..Une fois palettisées sur les remorques, les caisses remplies reviennent à la station fruitière et son remis en chambre froide avant d’être calibré, entre 25 à 30g.

Un travailleur normal fait 1.2/1,3 tonnes selon les jours, la chaleur, la pluie et le calibre des fruits. Mais ce qui est vraiment important pour Bernard ce n’est pas le rendement mais la qualité de la cueillette !

Un coup de cœur recette ?

La poire mais nature à croquer ! Quand le fruit est si bon, pas besoin de le transformer. Le taux de sucre de ses poires est déjà très élevé : 17 brix en sachant que c’est déjà très satisfaisant à 12 !

Le mot de la fin ?

Bernard se sent chanceux d’avoir pu perpétuer l’exploitation. Il sait que son travail est avant tout une passion et que les périodes difficiles sont nombreuses. Autour de lui beaucoup d’agriculteurs ont cessés leur travail. Pour lui, faire de bons fruits c’est un savoir-faire. Evidemment il y a le terroir, les dispositions climatiques, l’environnement… mais il y a aussi les personnes qui mènent l’agronomie qui rendent un produit qualitatif. Les employés de Bernard ne cultivent pas que les fruits mais surtout et aussi, une philosophie de vie axée sur le bonheur au travail ! On parie que cela s’en ressent sur nos fruits !

Un grand merci à Bernard pour ses réponses. On sait maintenant comment son ramassés nos fruits !