Les légumes du soleil de Gilles

Graveson (13)

Gilles et son frère Laurent cultivent des poivrons au cœur de la Provence en appliquant une agriculture raisonnée et la lutte intégrée pour lutter contre les insectes ravageurs.

Bonjour Gilles ! Dites-nous tout de vous : que cultivez-vous et depuis quand ?

C’est une exploitation familiale de 5 hectares ! Mon  frère travaille avec moi à Graveson et je suis à mon compte depuis 2003. Au début, on faisait des pommes, des poires et du melon. On a commencé à faire du poivrons et de l’aubergine au début des années 90. Et puis c’est monté crescendo ! On a arrêté les fruits pour se consacrer aux poivrons et aux aubergines. Pourquoi cela ? On a trouvé une clientèle qui nous correspondait mieux !

Et côté production comment ça se passe chez vous ? Il y a un cycle particulier ?

C’est une culture très technique, longue et intense. Pour vous dire, on fait les semis fin janvier, on repique au mois de février et en mars c’est la plantation. On récolte après jusqu’au mois de novembre. On a un suivi technique très rapproché pour pouvoir gérer tout ça. En plus d’avoir peu de rendement, le poivron est un produit capricieux ! Il ne pousse pas de partout et pas au même endroit d’une année sur l’autre ! On est obligé de faire des rotations de culture et des solarisations.

La solarisation... Mais qu'est-ce que c'est ?

Pour faire simple c’est le soleil qui nous fait une désinfection ! C’est une technique qu’on utilise très régulièrement pour préserver nos cultures. Du coup, on a des serres vides tous les 3 ans. C’est assez compliqué et coûteux ! C’est en grande partie pour ça que peu de producteurs se lancent dans la culture des poivrons ! C’est une culture vraiment spécifique. Sinon l’aubergine est plus précoce. Elle arrive début mai et les poivrons début juin. On les récolte jusque mi-novembre.

Toujours dans le souci d'une agriculture raisonnée j'imagine ?

Oui ! On fait de la lutte biologique intégrée contre les insectes notamment. On est suivi par des techniciens et on intervient avec des produits biologiques en localisé si on trouve des foyers de pucerons. On fait aussi des aérations protégées. On mets des filets pour éviter que les prédateurs entrent dans la serre. On fait ça depuis les années 2000, ça marche super bien !

Vous les mangez comment vos poivrons ?

Les poivrons chez moi c’est à la plancha ! Ce que je fais souvent aussi c’est le poivron rouge au four ! Avec un peu d’huile d’olive, de l’ail, du sel et du poivre c’est délicieux ! J’adore le poivron rouge c’est le plus sucré. Le vert je le fais en salade ou en ratatouille …  Vous connaissez la différence entre les poivrons ? Le vert c’est celui qui n’est pas encore arrivé à maturité. Il est plus fort que les autres. Un poivron à maturité devient jaune ou rouge en fonction de la variété ! Il est plus cher car on le laisse 3 semaines à un mois de plus; mais il est aussi plus sucré !

Si vous étiez un fruit ou un légume ?

Le poivron rouge c’est mon favori ! En plus on peut le congeler facilement : il garde toute sa saveur ! Une bonne huile d’olive de Provence et le tour est joué ! Nos poivrons ont une chair très épaisse, si on les passe au four, il en reste de la matière, de vrais steaks !  Mes poivrons je les appelle les poivrons de Graveson, ils sont mythiques.

Le mot de la fin ?

Je pense que c’est super important de manger local et de faire travailler le producteur. C’est un cercle vertueux ! Plus on vend plus on fait travailler les gens autour de nous! En fait, plein de métiers tournent autour de nous ! C’est important de valoriser nos produits et que les gens sachent qu’on essaye de faire au mieux de jour en jour. On est plus sur des cultures expansives qu’intensives. Il nous faut plus de place ! Par exemple pour produire 1 hectare de poivrons il m’en faut 3 puisque chaque année on fait des rotations pour faire reposer la terre. Et oui, la santé ça n’a pas de prix ! On ne fait pas n’importe quoi pour produire et surtout on privilégie la qualité à la quantité !

Merci à Gilles pour toutes ces informations ! Nous connaissons maintenant la difficulté de cette culture.

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