Pont Saint Esprit (30)
Quand on décide de planter un verger de kiwis, on doit d’abord prévoir des abris naturels pour protéger les plants parce que dans notre région, il y a beaucoup de mistral. Alors on plante des aulnes tout autour car ce sont des arbres très filtrants et il faut attendre 4 ans pour pouvoir planter les kiwis. Ensuite, une fois les kiwis plantés, il faut encore attendre 7 à 8 ans pour qu’ils produisent vraiment bien.
Le kiwi est une plante qui ressemble un peu à une vigne, alors on plante un gros piquet de pin à chaque pied de kiwis et on monte des palissages pour que les lianes s’y appuient. Cela ressemble un peu aux tonnelles des vignes hautes en Italie.
Puis, parce qu’il y a des plants mâles (environ 10% de la production, le reste sont des plants femelles) qui ne font que polloniser sans produire de fruits, on installe des ruches au milieu du verger pour aider à la pollinisation.
Le kiwi ne peut pousser qu’en plaine, où les terres sont profondes, riches, alluvionnaires, au bord des rivières. L’irrigation est très importante, nous irriguons très peu, mais quotidiennement. En fait, on crée un microclimat pour que le kiwi se sente bien. Grâce à une hygrométrie parfaite. Le kiwi a besoin de peu de vent, d’humidité oui, mais sur un sol sain pour ne pas attraper de maladies de bois.
C’est vrai ! On ne traite pas sur notre exploitation. On n’a jamais eu un pesticide dans la terre et on n’a jamais eu ni parasite, ni champignon, ni bactérie. Zéro pesticide chez nous, on a un kiwi naturel. Et on est content de ne pas empoisonner ni le personnel ni les clients. Avant quand j’étais jeune, on traitait énormément. Mais depuis de nombreuses années, on ne traite plus du tout, on coupe l’herbe au lieu de désherber, on laisse parfois la terre se reposer. On a véritablement ressuscité les sols, c’est une vraie satisfaction personnelle.
Le plus important pour apporter le goût au kiwi, c’est la vie microbienne du sol. Si le sol est mort, le kiwi n’aura aucune saveur, ni aucun oligo-élément. Il faut un sol riche de faune microbienne, d’insectes, de vers de terre. C’est un sol vivant qui fera la réussite de la plantation. Puis, une fois par an, nous ajoutons du fumier de moutons au pied des arbres pour restituer ces forces. Et puis, nous prenons le grand risque d’une cueillette tardive en novembre. On attend le tout dernier moment, lorsque les feuilles tombent, pour que le kiwi soit le plus sucré possible. À ce moment-là, on obtient la quintessence du fruit !
Moi j’ai la chance de le consommer sur l’arbre ! En ce moment on est dans la taille et « l’attachage » des kiwis, la cueillette a été faite. Alors le meilleur, c’est le kiwi qui a été oublié dans le verger après la récolte. On le prend et on mord dedans, sans chichis !
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