Cresson, la culture au fil de l’eau de Sébastien

Dans le département du Rhône, Sébastien nous a invité à découvrir la production presque confidentielle du cresson. On se retrouve au bord de longs bassins, accompagné par le bruit de l'eau qui court. Dans cette ambiance apaisée, on vous dit tout sur ce cousin aquatique du chou, du radis et de la moutarde.

UNE HISTOIRE DE FAMILLE

La cressonnière a été créée par un arrière grand-père à l’âge d’or de la culture au cresson à la fin de de la première guerre mondiale. Le terrain est propice à cette culture car nous sommes sur un ancien marécage. La terre est argileuse et la nappe phréatique qui assure l’irrigation des bassins, est à moins de deux mètres de la surface. « C’est resté une affaire familiale, explique Sébastien, au fil des générations, nous avons abandonné la polyculture pour nous consacrer au cresson. Nous sommes six à travailler aujourd’hui sur l’exploitation ».

COMMENT ÇA POUSSE ?

Le cresson fait partie de la famille des crucifères et son aspect le rapproche de sa cousine la moutarde. En revanche, c’est une plante aquatique vivace qui pompe son alimentation dans l’eau. Elle pousse de manière sauvage dans les ruisseaux.

Les bassins sont construits pour reproduire son habitat naturel. On crée une pente douce, on perd 30 centimètres sur cent soixante mètres entre le haut et le bas du bassin, pour que l’eau soit en mouvement.
Au printemps, on sème les graines de cresson. Les bassins sont remplis pour accompagner la croissance des jeunes pousses. Il faut environ 35 jours pour pouvoir faire la première récolte. Le plant reste en place toute la saison car il va à nouveau produire des pousses qui seront récoltées encore 6 à 8 fois.

PRODUIRE ET INNOVER

« La culture du cresson est très particulière, tout ce que je connais je l’ai appris en travaillant dans la cressonnière ». C’est ainsi que Sébastien et sa famille sont devenus des spécialistes produisant d’un côté et menant des recherches de l’autre.
Ils ont inventé une machine pour récolter les pousses délicates sans les abîmer, ils ont mis au point des techniques pointues pour conserver toutes les qualités du cresson avant de le livrer, ils produisent leurs propres semences à partir de leur production afin de maîtriser toute la chaîne.
« Nous avons le souci de produire de manière durable » ajoute Sébastien. Les minéraux contenus dans l’eau au pompage et dans l’eau en sortie de bassin sont mesurés régulièrement. Les fongicides ne sont plus utilisés car la connaissance approfondie des techniques de culture permet de les éviter.

LE CRESSON SE MET AU VERT

Il est vrai qu’une promenade au bord des bassins permet de voir que cette culture est en harmonie avec son milieu. La faune et la flore de la zone humide colonisent les bassins. Le lieu est clos par des saules et des peupliers, on aperçoit des hérons qui viennent se nourrir car dans l’eau se trouvent des limnées qui sont des escargots aquatiques, des grenouilles et des tritons.

Rassurez-vous les pousses de cresson sont lavées dans un bain à remous et triées manuellement avant d’arriver chez vous !

Merci à Sébastien pour ses explications en images !