On a décidé de vous faire changer d’avis au sujet des navets ! Rien qu’à l’évocation de leur nom, on vous voit derrière votre écran faire la moue. Et pourtant, vous seriez surpris de connaître toutes les manières de le cuisiner qui pourraient vous faire changer d’avis. Reprenons du début pour donner aux plus sceptiques d’entre vous l’envie d’y goûter ou des idées de recettes pour les convaincus ! Profitons d’ailleurs de l’arrivée du printemps pour mettre à l’honneur le navet de saison : le navet primeur.
Le navet est un crucifère, il est issu de la grande famille des légumes Brassicacées, celle qui comprend les choux, chou-fleur, chou de Bruxelles, rutabaga, radis, etc. D’ailleurs, le navet serait né du croisement d’un radis et d’un rutabaga et cette lignée viendrait d’une union originaire d’Asie. Nous ne pouvons pas remonter à ses racines généalogiques mais cela prend tout son sens car c’est de cette contrée que viennent les crucifères.
En Europe, il apparaît dans des textes de Pline l’Ancien, cet écrivain et naturaliste du premier siècle de notre ère, auteur de la première encyclopédie intitulée Histoire Naturelle. Oui, oui, Pline l’Ancien parle du navet au siècle numéro 1 ! Alors comment peut-on imaginer que ce légume que l’on cuisine depuis plus de 2000 ans, qui a été mentionné dans un best-seller historique, que l’on a mangé pendant les guerres, qui a permis aux élevages affamés de se nourrir, puis aux hommes de les consommer avant l’arrivée des pommes de terre, puisse ne pas trouver goût à votre palais ?
Parce qu’il a traversé des frontières, des siècles et nourrit tous nos aïeuls probablement, comme l’un des légumes les plus vieux, il faudrait lui accorder un peu de crédit et d’espace dans nos cuisines. On vous explique comment cuisiner le navet pour en faire une star des fourneaux !
Non, ce légume ne sert pas uniquement à désigner un mauvais film ! D’ailleurs savez-vous d’où vient cette expression ? D’une statue d’Apollon considérée par des étudiants artistes au XVIIIème siècle comme ressemblant à un « navet épluché » à cause de « la forme allongée et lisse de ses membres, dont la musculature n’apparaissait pas ». C’est l’auteur Claude Dunneton qui relate cette histoire. Le navet comme l’expression d’une œuvre sans saveur, sans intérêt a résisté jusqu’à aujourd’hui et a porté préjudice à un légume frais qui n’avait pourtant rien d’un raté !
C’est pourquoi nous avons décidé de rendre au navet ce qui appartient au navet : sa saveur piquante et relevée qui accompagne à merveille de nombreuses recettes.
Comment le cuisiner ? En hiver, c’est le navet violet qu’on retrouve le plus fréquemment. Il se marie parfaitement avec le canard, avec de l’agneau, se fait revenir à la poêle avec une noix de beurre et une cuillère à café de sucre pour l’attendrir, se fait cuire en gratin.
Mais il existe aussi des navets longs, des navets ronds, que l’on cuisine en potage, en mousseline, en purée. Des navets boules d’or qu’on peut préparer à l’orientale avec des épices comme du curry ou du cumin, parsemés de raisins secs. On peut même les mettre en bocal pour en faire des condiments aigres-doux chics et originaux.
Sa pleine saison dure d’octobre au mois de mai. S’il accompagne nos repas durant toute la saison d’hiver, le navet débarque sous une forme plus tendre au printemps, on l’appelle le navet primeur ou navet nouveau. Alors les recettes deviennent plus audacieuses !
Plus besoin de les éplucher, la peau des navets nouveaux est douce au toucher, il suffit de les brosser correctement. On les prépare avec gourmandise dans des recettes de navets au miel et sauce soja, on les fait confire et on les appelle alors « navets glacés« .
Il faut aussi reconnaître que les fanes de navets sont pleines de charme et de vertus au même titre que le navet lui-même. On ne les jette plus ! On les consomme en potage, en velouté, on les fait revenir à la poêle comme des épinards ou des blettes avec un peu d’ail écrasé et on adore la légère amertume qui s’en dégage et qui accompagne un plat de pâtes ou une omelette.
C’est décidé, le navet retrouve le devant de la scène culinaire !
Le navet se conserve 3 à 4 jours dans le bac à légumes du réfrigérateur. Celui que l’on trouve en automne-hiver, dit de conservation, a besoin d’être épluché.
Le navet se cuisine seul ou avec d’autres légumes, en purée, en morceaux ou même glacés. Il se marie très bien avec les noisettes. Pensez à adoucir son petit goût avec du miel si besoin.
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