Camille, on aimerait vous connaître un peu plus, quelle productrice êtes-vous ?

J’ai 30 ans et j’ai rejoint l’exploitation de mon papa officiellement en janvier 2017 alors que je n’étais pas prédestinée à l’agriculture ! Après un cursus HEC et 3 ans d’expérience professionnelle dans le monde de la grande distribution, j’ai décidé de me lancer dans cette nouvelle aventure, après avoir fait mes armes, quand j’ai senti que c’était le bon moment. C’est un projet familial que mon père a créé de toutes pièces alors que nous n’étions pas issus du monde de l’agriculture. Il a acheté des terres, monté des serres, développé des surfaces. Pour créer une exploitation, il faut avoir une vision à long terme, une vie ne suffit pas et je trouvais dommage que tous les efforts de mon père ne soient pas perpétués. J’ai toujours baigné dans cet environnement, j’ai toujours aidé mon père j’ai eu envie d’optimiser ce formidable outil de travail, de le gérer et de l’améliorer.

Pouvez-vous nous expliquer les spécificités de votre exploitation de fraises ?

J’ai une vision à très long terme de notre exploitation, je veux vraiment la faire évoluer. Je m’occupe de toute la partie arboricole composée de 65 hectares d’arbres fruitiers et de plus de 3 hectares de maraîchage qui comprend nos fraises. Toute notre exploitation est aujourd’hui gérée en « lutte intégrée » c’est ce qu’on appelle l’agriculture raisonnée. On travaille avec des auxiliaires, des petites bêtes, qu’on connaît et qu’on maîtrise.  On lâche ces petites bestioles dans nos cultures et ces auxiliaires vont manger les ravageurs des fraises mais aussi d’autres fruits. Cultiver de cette manière nous permet de ne plus avoir besoin de traiter puisque c’est la nature qui fait son travail. On travaille vraiment main dans la main avec la nature. C’est un véritable état d’esprit pour faire en sorte que nos fraises soient les plus saines possible !

Comment est-ce qu'on obtient une bonne fraise selon vous ?

C’est un véritable équilibre mais l’élément de base essentiel pour moi, c’est la qualité gustative du fruit que je produis. Je serais incapable de travailler un produit que je n’aime pas ! Depuis le début, je recherche le haut de gamme du goût qui est une combinaison entre le meilleur taux de sucre et la bonne la fermeté de la fraise. Et puis, il est aussi très important de veiller à la qualité du ramassage qui doit être réalisé au bon moment. Il faut être vigilant pour ne pas ramasser trop tôt et se trouver avec une fraise qui manque de sucre par exemple. Chez nous, on ramasse à la main sur nos fraisiers en pleine terre, c’est aussi, avec le climat dont nous sommes grandement tributaires, ce qui va donner son goût à la fraise grâce à tous les nutriments naturellement présents dans nos sols.

Camille, on adore vos fraises, mais vous, comment les mangez-vous ?

Je les mange directement sur les fraisiers parce que j’ai la chance de pouvoir le faire ! Et surtout je ne les rince même pas puisque je sais comment elles sont cultivées !

Merci à Camille d’avoir partagé avec nous ses secrets de culture, son enthousiasme et sa passion pour son exploitation !